La plupart des aspirants au PCT démarrent seuls, mais vingt-cinq à cinquante personnes partent chaque jour et il est inévitable de rencontrer des compagnons (anglophones!). Alors, en groupe ou seul? Ce choix qui modifie radicalement le vécu du PCT.
Marcher en groupe, c'est profiter d'un camaraderie précieuse dans les moments difficiles, au soir des longues journées de marche, dans les heures noires de doute ou de douleur; c'est bénéficier de l'aspiration créée par les meilleurs, de l'émulation qui apporte ce petit supplément de courage à l'instant où il fait le plus défaut; c'est tisser une fraternité dense. Mais c'est aussi masquer l'immensité par un sac à dos au premier plan et le silence par trop de paroles.
Mais marcher seul... ah, marcher seul! C'est sentir cette immensité se fondre en soi, c'est le silence
qui rend présent, c'est le sentiment d'être à la naissance du monde. C'est la nuit qui murmure un chant d'appartenance pour peu que l'on se laisse pénétrer. C'est oublier la carte parce que le
chemin se déroule et qu'on y est bien, qu'on y est chez soi, qu'on y est soi. C'est aussi des moments de doute, parfois de peur, à gérer tout seul en puisant dans des réserves
ignorées.
Si vous souhaitez ne pas marcher seul, il faut d'abord éviter de partir avec n'importe qui: les frictions liés à une si longue marche, à la fatigue, aux rythmes différents font que le compagnon idéal est pratiquement impossible à trouver avant de partir, à moins d'un solide expérience préalable de marche ensemble. De plus, se séparer en cours de route pose de délicat problèmes logistiques car il faut partager le matériel commun.
Le plus sûr, et le plus simple, c'est de trouver l'âme sœur en cours de route. Avec un minimum d'anglais, c'est facile. En pratique, des petits groupes se forment naturellement durant la premier mois de marche selon les humeurs et les rythmes de chacun. Les marcheurs du PCT forment une communauté solide.
Si vous préférez chercher avant, certains forum sont dédiés à la recherche de compagnons, comme Randonner-léger ou expemag, mais cela fonctionne plutôt mal pour des parcours comme le PCT. Il faudra sortir votre plus bel anglais et aller plutôt sur des sites américains comme la page PCT de Meetup ou la page Facebook du PCT
Les feux de forêt sont une calamité aux USA: en raison de l'immensité des espaces, ces feux sont laissés à eux mêmes en dehors des zones habitées. Ils peuvent alors dévorer des milliers d'hectares qui mettront ensuite des décennies à s'en remettre. Ces zones sont alors interdites à la circulation par le service des forêts en raison des dangers que présentent les arbres encore debout mais fragilisés par le feu et qui peuvent tomber n'importe quand.
Ces interdictions peuvent durer entre 5 et 10 ans. Elles sont notifiées près des zones concernées et sur le site du PCTA ICI. Il ne faut pas plaisanter avec ces interdiction: les zones sont surveillées et les amendes sont astronomiques.
Faites donc très attention si vous allumez un feu, d'autant plus que les terrains couverts de débris de résineux peuvent faire voyager le feu en souterrain et/ou le laisser couver, invisible, durant longtemps: cela peut ressembler à de la terre, mais c'est un mélange de bois en décomposition très aéré et donc très combustible. Éteignez très soigneusement vos feux et noyez complètement les braises le soir. Ne rallumez pas un feu le matin: vous n'aurez pas le temps de bien l'éteindre. Avant de partir, vérifiez bien avec la main qu'il n'y a plus de braises. Attention aux flammèches qui peuvent embraser un arbre voisin, et au vent qui peut rendre un feu incontrôlable en un rien de temps. N'oubliez pas que la première victime du feu que vous déclenchez risque bien d'être vous-même. Ne créez pas un foyer s'il existe déjà un emplacement précédemment utilisé à côté.
Les feux sont interdits dans certaines zones et au-dessus d'une certaine altitude (9.000 ou 10.000 pieds le plus souvent). En Californie du sud, à certaines époques et en période de sécheresse, tous les réchauds et feux sont interdits. Renseignez-vous sur les restrictions temporaires et n'oubliez d'obtenir le permis de feu de la Californie.
Les Américain sont encore utilisateurs d'alcool à brûler et le gaz peut être difficile à trouver. Évitez cependant l'alcool: il est facilement source d'accident car difficilement contrôlable une fois allumé et inemployable sous la tente par mauvais temps. Rapporté au litre d'eau bouilli, l'alcool n'est pas plus léger que le gaz à employer et beaucoup plus délicat à transporter.
Actualisation des informations
ATTENTION: les amendes pour passage dans des zones fermées sont colossales et c'est surveillé! Pour avoir les dernières informations, en anglais, consultez le site du PCTA. Faites-le un peu à l'avance dans de bonnes conditions car la concordance entre les cartes des Départements de lutte contre le feux avec les cartes Halfmile que vous utilisez n'est pas toujours évidente.
N'oubliez pas non plus que les cartes Halfmiles sont actualisées chaque année vers le mois de février: ne partez pas avec le jeu de l'année précédente.
Entre limiter le poids et emporter de quoi faire face à l'accident, le choix est draconien. Je reproduis ici le paragraphe déjà inclus dans la section matériel:
La pharmacie, c'est du poids qu'on espère bien ne pas utiliser mais qu'on ose pas laisser de côté! Il y a quelques éléments indispensables: l'ibuprofène, la crème solaire au moins au début, un désinfectant et trois pansements. Avec un peu de chance, cela suffit. MAIS, on est souvent à plus de deux jours d'une route et sans réseau téléphonique, alors il y a deux possibilités:
1) soit vous avez une balise de détresse, et vous pouvez raisonnablement espérer être secouru dans les 12 heures. Je n'en avais pas, et je l'ai regretté car cela aurait grandement amélioré ma sérénité durant les cinq semaines sur neige où j'étais seul des jours durant. Sans garantie que cela soit la meilleure, je suis en train d’acquérir une balise FastFind Ranger de Vaïma.
2) soit vous n'en avez pas, et il vous faudra compter sur vos propres forces et sur les passants... s'il y en a.Attention, si vous êtes en tête de peloton ou que vous avez choisi de forcer des passages enneigés, vous pouvez très bien ne voir personne pendant une semaine! Pensez-y. Il semble dans ce cas raisonnable d'avoir de quoi tenir au moins 3 jours avec une infection sérieuse, une rage de dent ou une blessure. Dans cette optique, j'avais en plus :
J'ai renoncé à prendre un anesthésiant injectable à cause de possibles ennuis à la douanes, mais à postériori j'en aurais pris un en raison du risque de blessure sur une branche dans les abattis.
La sécurité, en dehors des accidents, ne pose que très peu de problèmes: il n'y pas beaucoup de malfrats au milieu de nulle part et les animaux ne sont pas dangereux avec un tout petit minimum de bons sens. Vous ne verrez jamais un puma, les coyotes sont peureux et les ours noirs sont totalement pacifiques et timides pourvu qu'on les surprennent pas. Les crotales sont nombreux, mais ils se mettent à striduler de la queue dès que l'on s'approche et sont donc faciles à repérer et à éviter; comme ils n'attaquent jamais au-delà de leur propre longueur, on peut même les écarter avec un LONG bâton s'il s'enracinent au milieu du chemin.
Il faut par contre faire attention aux insectes, araignée et tiques (maladie de Lyme): utiliser un demi matelas de mousse pour se poser durant la journée est une bonne idée.
Le seul danger objectif du PCT est constitué par les guées en crue lors de la fonte des neiges, en particulier dans la Sierra Nevada. Voyez cette page pour une discussion des dangers et des moyens de les minimiser.
Les moustiques sont féroces, mais les lotions au DEET sont très efficaces (et sans doute peu écologiques, mais il y a des priorité!).
Le seul vrai risque à mon avis, se sont les abattis à moitié couverts de neige: il est facile de glisser, de s'y tordre ou casser quelque chose, voire de s'empaler sur une branche: dans toute la mesure du possible, il vaut mieux contourner l'abattis que passer pardessus.